Huile sur toile, 73 x 92 cm – Collection particulière – Photo Pierre Schwartz
Une toile magistrale et tourmentée, à la limite de l’abstraction.
Dans son journal, du 23 mars au 7 mai 1983, on ne relève jour après jour que des notes techniques sur sa réalisation étape par étape.
Comme très souvent, elle médite sur sa toile presque achevée et note :
Mai 1984 : Réflexion sur la toile « Tempête ou Solitude ». Est-ce la figure qui doit compter ou est-ce le paysage déchaîné ? Décision : c’est le paysage qui doit dominer. Alors, un grand et minutieux modelé commence : sacrifier une partie de la figure en faisant passer l’écume (blanc éteint et des bleus-verts sur une grande partie de la moitié du corps et de suite la figure perd de son importance et l’entourage marin prend sa place dominante. Tout me semble heureux sauf… le côté gauche du paysage (en regardant la toile). Ce sera le souci de demain.
7 Mai : Il me reste la certitude que la surface droite de la toile très travaillée (droite : en regardant la toile) l’emporte sur la surface gauche. Il y a donc sensation de « culbute ». Je sens qu’il faut accentuer l’éclairage teinté de jaune froid (citron-blanc) des vaguelettes mais dans le prolongement du grand nuage clair-oblique. Je note : la découverte : le ton jaune citron éteint très léger, clair, posé à la suite d’un ton bleu-mauve gris (blanc, bleu, noir et une pincée d’ocre rouge), ton léger, chaud, fait un modelé imperceptible qui donne de la rondeur à la surface. Enfin, enfin, je sens que la toile « Tempête ou Solitude » est enfin achevée après 1 mois et demi de travail continu.
Colette Richarme
Mais que dire de ce petit personnage ballotté par les flots impétueux et que cache le sous-titre « Solitude » de cette marine somptueuse quant à la place de l’artiste dans un monde de l’art qui ne lui a pas fait de cadeau….