Huile sur toile, 50 x 60 cm – musée Fabre à Montpellier – Photo Pierre Schwartz
Parmi la série des marines, certaines sont consacrées aux étangs qui ourlent la côte, telle cette grande toile conservée au musée Fabre.
Une gouache de 1954, période où RICHARME vient souvent voir sa fille pédiatre en formation à l’Institut Saint Pierre, en est la source d’inspiration :
De nombreux textes dans son Journal évoquent ces paysages entre terre et eau, ainsi :
12 novembre 1953 : « Déjeuner à Palavas chez Janik. Soirée irisée – mauve – rose mer d’huile étalée comme une opale de Ceylan. Les étangs emmitouflés de brumes – fumerolles ouatées à l’horizon, monde du mirage, de l’inconsistant et du fugitif. L’oiseau qui fuit. Le bateau qui part, la pensée qui tangue et la lune, tranche de pastèque opaline jetée sur la plage. Beauté doucereuse et frêle… »
2 janvier 1955 : « … Le bord de l’étang : les herbes des sables un peu paille, ou vert bleu ; les joncs de l’étang au-delà du sentier sont vert sombre– bouteille, le ciel gris fumeux des plaques d’herbe vert salade claironnant comme un coup de trompette dans cette torpeur nostalgique des couleurs. L’eau qui s’infiltre partout comme un sang jaune–mordoré dans le creux des mares– au reflet des lagunes– les tamaris de terre de sienne brûlée – Maguelone – étiré comme sur un kakémono, un vol horizontal noir de canards sauvages, cygnes aux longs cols … le vent et ses claques, les noirs obsédants des barques, des filets, des cabanes vers le bac de la porte gardienne de la voie vers Villeneuve–les Maguelonne– Mouettes– vase rosée ambrée– vase grise fumée– verticale des nuages–arbres vols d’oiseaux fumées, les paons blancs : vert – bruns – noirs dans ce délaissement somptueux.
Colette Richarme
Chevelure et cape brodée abandonnées par une princesse morte. »