Printemps des poètes
Marathon de mémoire poétique organisé par Michel Arbatz Et Cie (la BIP),
Médiathèque centrale Emile Zola, Montpellier
Enregistré en 2018, 2019, 2020
2018, "Tous les feux"
Poème sans titre
Dit par Régine Monod
Secréter la joie - Faire un feu
Faire un feu de lumière -
Y jeter mon œil - ma tête, ma main
Le printemps, l’automne, l’hiver
L’été, la pluie et le soleil
Y jeter mon temps, ma pensée mon silence
Faire crépiter les pailles des moissons
Les cercles magiques
Les diagonales et les flèches et les dérives
Les horizontales des poutres
Et les spirales infinies
Faire un feu mouvant comme une eau flamboyante
Du mien, du tien, de l’arbre, de l’oiseau
D’ailes, de fleurs et de regards morts
Recueillir ces cendres jaillissantes en de pieux musées
Cendres de moi-même - Cendres de sang et de pensée
Pour les voir revivre en de mystérieuses flammes d’Art
Brumaire : octobre-novembre
Ce feu en moi-même ardemment crépite le jour et la nuit
Aux garrigues aux arbres et aux bois
Poème sans titre
Dit par Pascale Rouquette
L’âtre clair explose la joie
La joie en banderoles d’or
L’or de ma solitaire nuit
Nuit funèbre de lys brodée
Brodée en molles arabesques
Broderies de pensées éparses
Liens en flammes des sarments
Morts et transmués O divine
Divine et fulgurante braise
Braise chaude au centre de l’ombre
L’impalpable ardeur de l’âme
Glorification ardente
2019, "L'échapée belle"
Ô divine Proportion
Dit par Pascale Rouquette
O divine Proportion !
En vain j’ai caressé, Beauté, ton pur secret
Le pinceau lassé comme je sens ce mystère
L’inutile été l’infécond Printemps austère
L’automne seul me tend la clé du beau coffret
La nuit j’ai contemplé le ciel captif d’un rets
Beau tulle pailleté du monde planétaire
Un sang d’or alimente l’invisible artère
Des galaxies palpitantes aux cieux de jais.
Un rien indéfinissable signe l’arcane
De l’Art trait d’or d’une magique sarbacane
O flambeau aux mille et une constellations
Harmonie cachée qu’en vain, Sphinx, je devine
Hiéroglyphe saint divine proportion
O rapport sacré nombre d’or courbe divine !
2020, "Désir de sortir"
Arsis
Dit par Pascale Rouquette
Olivier bouleau marronnier ou noir cyprès
Peuplier qui naît croit agrès jailli dans l’air pur
Qui es-tu ?
« Trait d’union je suis tendu vers un azur lointain »
Lataniers ébéniers O troncs élancés vous tous
Répondez ?
« Nous sommes des doigts levés nous sommes des doigts levés »
Pilier vertigineux O bras levé qui veut saisir les cieux
Qui es-tu ?
« Je suis flambeau des Mascas je suis flambeau au val maudit »
Caroubiers bananiers qui vivez levés droits tous forts
Répondez ?
« Nous sommes des soldats nous sommes des croisés »
Long fût vertical grand mât planté sur les monts
Qui es-tu ?
« Je suis l’élan du Désir Je suis l’envol de l’idée »
Qui es-tu ?
« Je suis un doigt levé un doigt levé vers l’idéal »
« Je suis un cri. L’ascension Arsis signe d’élévation »
